Comme pour mieux me souvenir de ce que j'ai pu dire sans avoir à garder ce texte dans mon Pc il m'a semblé bon de venir le rédiger sur ce site qui a été laissé entre parenthèses ces derniers mois. Je suis confuse de ne pas avoir trouvé de titre à cet article, comme quoi même en bonne orchidoclaste il m'arrive de sécher. Cependant, je cherche encore et je finirai par trouver.
C'est lors de la première phrase de ce fameux texte devant être lu que je me suis rappelé que les années passent vite, tellement vite. Nous avons partagé, profité, on avait encore le temps mais la vie est ainsi faite et nous ne comprenons pas toujours tout. Il faut seulement accepter et continuer comme on le peut. Avancer et faire le deuil. Se dire que nous avons respecté nos promesses même si nous ne pensions pas que certaines d'entres elles nécessiteraient d'avoir lieu sur notre trentaine.
Les phrases en italique sont celles écrites et faisant parties de l'écrit intégral mais qui ont été coupé pour la lecture lors de la cérémonie.
Ceci étant, et juste avant le texte.. Je tenais à remercier Anne d'être venue en pleine nuit prendre la suite sans se poser de question pour me permettre d'être où je devais être dimanche dernier, et Julie d'avoir reprit ce vendredi.
Bien que je reconnaisse être à l'ouest (un peu facile, j'avoue, j'avoue...) et que je laisse de côté tout moyen de communication, je tenais à vous remercier tous et toutes pour vos mots (texto, mail, etc..), votre présence à toutes heures avant et depuis, vos pensées, marque de soutien et de sympathie qui me vont droit au coeur et me touchent beaucoup.
A Béatrice A., ma Grande Dame, ma soeur, mon autre, mon alter égo 16 décembre 1982 - 5 octobre 2014.
Il y a dix ans que nous sommes tombées sous le charme l'une de l'autre, et oui tu penses bien que je ne pouvais pas me passer d'une référence à Christophe Maé tout de même ! Plutôt discrète avec cette façon de rougir dès que tu devais parler en public. D'ailleurs qu'est ce que ça pouvait t'agacer !
Et nous avons écrit notre histoire en nous construisant femmes ensemble, saison après saison avec leurs lots de bonnes et mauvaises surprises mais toujours main dans la main. Surprenante jusqu'au bout des ongles que tu aimais tant vernir, je me souviens de nos journées de folies et celles au moral Bof Bof et où tu me disais "viens, on va dépenser de l'argent, on ira mieux après!". Quand on trouvait on terminait par un bon restau ou un bon Mcdo et on s'en bouffait les doigts le lendemain d'avoir un peu trop dépenser, mais on se le disait souvent, on n'a qu'une vie. Et si on ne trouvait rien, même pas une bidouille moche on rentrait et on s'ouvrait une bouteille de Vieux Graves, on en prenait un verre, ou deux, ou plus en se matant un bon film avec un gâteau au chocolat comme dîner sur le tapis en se fumant nos clopes. Promis, je continuerai : peut être même que je me claquerai un clope tiens.
Je ne dirai plus "c'est moche" ou "c'est laid" parce que ce n'est pas parce que tu n'es plus là que je ne t'entendrai plus me dire "non ma chérie, on ne dis pas ça, on dit je n'aime pas". Et moi de te répondre "oui, oui je sais pardon..."
Indépendance, ton nom est Béatrice. Accomplie professionnellement, autonome, têtue, frileuse, lové dans un bon plaid ou une bonne polaire, pêchue. Toi, ma femme libérée des temps modernes. Ma Bridget Jones qui clamait haut et fort ta liberté de célibataire ! Moi avec un bonhomme ? Et nous de te répondre que tu ne pouvais pas savoir de quoi la vie était faite ! Et nous voilà en début d'année quand tu nous annonces une rencontre. Et pas n'importe laquelle ! J'ai même le droit de la rencontrer ! Je suis ravie que tu ai rencontré l'homme de ta vie. Je le définis ainsi parce que ça a été le cas et que je sais que je ne me trompe pas. Celui grâce à qui tu as repris goût en l'amour, en la vie à deux. Goût à te projeter, au bonheur et à l'avenir. Je suis si désolée que vous n'ayez pas eu le temps de plus vivre tout cela. Désolée pour toutes ces joies et projets que vous/nous apprêtions à vivre. Je tenais à remercier Laurent, et je ne cesserai de le faire pour tout cela et pour tout ce qu'il a fait ensuite dans son accompagnement au quotidien et pour son respect de notre amitié. Tu avais raison, c'est quelqu'un de bien, je dirais même plus, c'est un Grand Homme.
Nos moments ensembles, nos appels, nos messages, nos fous rires, nos chants enflammés en voiture, nos confidences, nos dégustations de vins et tant d'autres choses vont terriblement me manquer. Tu étais ma confidente, ma soeur, mon rayon de soleil, mes rires et mes larmes. C'est tellement dur de te dire au-revoir, tellement dur de te savoir arrachée à ma vie, tellement dur de me retenir de t'appeler, de te chercher,...
On se voyait déjà vielles à faire les vamps sur un banc publique comme pendant nos études ou encore en maison de retraite, mais une choisie selon nos critères bien sûr, à faire suer les soignants après nos longues années de service. Alors promis, je le ferai, tu me connais, même pas peur, mais ne te moques pas trop parce que toute seule je vais avoir un brin plus de difficulté.
Merci ma douce pour cette plus qu'amitié si profonde, tendre, douce, unique, fidèle, fusionnelle, intense et tout ce qui était nous. Je souhaite vraiment à toute personne d'avoir la chance de connaître cet amour si fort et de rencontrer son autre, son alter-égo un jour. Merci pour ton courage si grand, pour ta force jusqu'au bout. Merci pour ta confiance et ton regard ces dernières années et jusque dans les derniers instants.
Ma chérie, tu es partie sereine. Tu suis les oies sauvages à cette époque de l'année, vole ma colombe, on se retrouvera et où que je sois je sais que tu seras encore là. Je t'aimai, je t'aime et je t'aimerai. Et, malgré ce vide immense, malgré la douleur et le chagrin si fort, je vivrai pour toi en ne repoussant plus rien au lendemain même si ça fait mal de vivre sans toi.
Tu ne voulais que le bien, le bon, tu as sauvé bien des vies et je rappellerai à quiconque l'oublierait que tu souhaiterais nous voir vivre avec un très grand V en souriant et en profitant. Laisses-nous juste un peu de temps et ne fais pas tes gros yeux si jamais on craque.
"Il manque un temps à ma vie, Il manque ton rire à l'ennui, Il manque ta flamme à ma nuit, Dans mon coeur rien ne change, t'es toujours là mon ange, Il me manque toi, mon amie", (Jean-Louis Aubert, Alter Ego).
Repose en paix.