Voilà combien de temps voilà combien de nuit voilà combien de temps que tu es partie...
On m'a dit que demain est un long voyage je vais je viens je vire vers d'autres paysages où tu n'es plus et où je te cherche pourtant toujours quelque part dans un signe, une chouette, une étoile, une fleur.
Tu as remplacé ce vide laissé par ton absence par un bouquet de fleur un jour de février 2016 lors d'une séance d'hypnose alors que Maïwenn était encore hospitalisée, il me fallait te laisser partir. Tu aimais les fleurs, tellement. Alors la psy m'a demandé par quoi remplacer ce vide, cette béance laissé par ton absence.
Et je sens ce bouquet de fleurs tout comme je sens toutes les fleurs que je croise m'éblouissant et m'arrêtant toujours devant ces glycines que tu aimais tant, entre tant d'autres.
Toi, toi qui aurait vécu cela de tout prêt. Toi qui parfois j'ai l'impression me rappelle que tu n'es jamais trop loin quand tout semble m'échapper. Et tout me rappelle à toi jusqu'à un reportage fait à ton ancien job. Tu me manques. La meilleure amie de ta mère me l'avait dit. Rien ne sera plus jamais pareil, et chaque jour le manque sera présent. Mais, mais.... Toi, mon autre, tu étais le calme quand je suis toujours cette tempête qui te faisais rire à lutter et crier à l'injustice, à l'humanitude bordel, mais que tu parvenais à tempérer. J'aurai aimé être toi alors que tu aurais aimé être un peu plus comme moi. Tellement différentes mais si complémentaires au fond. Et je regrette de ne pas avoir pu faire plus, de n'avoir rien pu faire que de te laisser partir en te disant comme une promesse "ça ira, tu n'aurais pas aimé te voir comme ça, lâches ma princesse, rejoins ta maman et embrasse la pour moi".
Je n'oublierai jamais tes yeux, je me revois te soulager en te retirant ce MHC avant ces mots. Je me souviens nos larmes quand je suis arrivée alors que ma mère était déjà en ta présence et t'avais informé, tu as tenu tout ce temps, j'ai fais le plus rapidement possible, la route était longue, pourquoi avais-je donc quitté Paris finalement m'étais-je demandée tout au long du trajet.
Cet adieu comme un dernier hommage à notre amitié si précieuse. Ces derniers instants, et ta voix qui déjà n'était plus, et alors quand le regard, les gestes prennent tout leur Sens.
Dis, qu'aurais tu pensé de tout ce qui se passe en ce moment ? Toi qui me connaissais si bien, toi qui savait qui j'étais, toi qui tout comme moi refusais de juger tout comme d'être jugée. Je crois que c'est la base de notre métier,et nous étions ainsi, peut être naïve, au fond, trop naïve.
Dis, ma Béa que m'aurais-tu dis pour apaiser, pour cicatriser encore un peu quelques plaies, ici et là laissées par des gens qui n'ont rien d'autre à faire que de jouer avec la méchanceté gratuite sans réfléchir aux conséquences !
Si tu étais là nous aurions sûrement fini devant un gâteau au chocolat avec 2 beaux verres et un p****n de bon vin 🍷. Le voyage continu, tu n'es plus là mais tu es partout où je suis, ma Béa, alors je trinque encore avec toi, malgre ses années écoulées depuis, et je vis à fond avec mes filles parce que ma première aurait eu le même âge que celui que l'on t'a arraché quand tout c'est écroulé à l' annonce de cette leucémie.
Oui, pour me comprendre, il faudrait connaître qui je suis.
Pour me comprendre, il faudrait savoir qui je suis. Pour me comprendre il faudrait connaître ma vie. Pour me comprendre il aurait fallu au moins un soir, pouvoir surprendre le chemin d'un de mes regards, triste mais tendre, perdu dans le hasard.
Si tu savais comme je pense à toi et comme j'aurai aimé entendre le son de ta voix, juste une fois depuis que tu n'es plus là, te ramener à moi, te serrer fort dans mes bras.